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LaDepeche

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Le conflit des facteurs de Gourdon s’enlise. Nous en sommes à la 5e semaine et aucune solution ne semble poindre entre les deux parties.Les élus commencent à s’en mêler en alertant les ministères à Paris.

Le conflit des facteurs de Gourdon est entré dans sa 5e semaine consécutive. Et, sur le terrain, l’ambiance se tend (lire notre édition de dimanche) sans qu’une sortie de crise ne semble encore à l’ordre du jour. Exemple dès 7 h 30 hier matin, quand, à l’initiative de

la nouvelle association créée samedi 7 mars, et qui se nomme «Association citoyenne pour les services publics» (ACPSP), une quarantaine de Gourdonnais se sont réunis devant les grilles de la Poste pour empêcher le camion de courrier de rentrer dans les locaux. L’association réclame la distribution du courrier dans le strict cadre de la loi. Demain, ces usagers continueront ce blocus avec comme objectif de défendre un meilleur service public et la ruralité.

Après avoir libéré les locaux, les partisans des facteurs ont manifesté hier, en fin d’après-midi, dans les rues de Gourdon. Jusqu’à quand cette situation va-t-elle perdurer ? Après l’échec de la médiation, proposée par le préfet, les élus ont décidé d’activer les relais parisiens.

Ainsi, la députée de la première circonscription du Lot, Dominique Orliac est-elle venue, dimanche, prendre contact avec les postiers en grève. Dominique Orliac a dès hier matin contacté les cabinets des ministres du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue social ; de la Culture et de la communication ; de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.

Elle s’est également entretenue de la situation avec la nouvelle préfète du Lot Catherine Ferrier. La parlementaire radicale envisage par ailleurs, «si nécessaire», de poser une question au gouvernement dans les jours prochains sur ce sujet.

De son côté, Jean Launay, député PS, a écrit au président du Groupe La Poste, Philippe Wahl. Après avoir dressé le constat d’un «conflit justifié, qui se radicalise, qui irrite les usagers et qui interroge, dans sa durée, sur le management de l’entreprise», Jean Launay demande à Philippe Wahl, de lui «indiquer l’analyse que vous portez sur la situation et quelles dispositions vous pouvez prendre pour envisager une sortie rapide de ce trop long conflit».

En attendant, près de 200 personnes ont manifesté, hier en fin d’après-midi à Gourdon. Un facteur a entamé un 5e jour de grève de la faim. Et aucun courrier n’a été distribué ou n’est parti de Gourdon, hier.

Enlisement, vous avez dit enlisement.

La poste veut un «dialogue apaisé»

Suite au blocage hier de la plateforme courrier de Gourdon, La Poste «souhaite le retour à un dialogue social apaisé».

Elle rappelle «qu’au cours des récentes négociations qui se sont tenues sous l’égide d’un médiateur désigné par la préfecture, elle a fait des propositions très concrètes sur les revendications des 15 grévistes. Suite à la réception ce jour des préconisations du médiateur, elle dispose maintenant, comme ses partenaires sociaux, de 8 jours pour y répondre. La direction tient à rappeler qu’elle souhaite le maintien à Gourdon d’une organisation respectueuse des 35 heures et garantissant sa mission de service public de distribution du courrier 6 jours sur 7. La Poste présente ses excuses à ses clients et met tout en œuvre afin d’assurer la continuité de service».

Laurent Benayoun, avec notre correspondante Muriel Nogier