Présenté comme la solution ultime au recul massif des services publics, ce dispositif, même s’il « limite la casse », masque mal le désengagement de l’État.
Après des décennies de recul massif des services publics, organisé par l’État sur l’ensemble du territoire, le sujet est devenu brûlant et l’une des préoccupations majeures des usagers (exprimée notamment par le mouvement des gilets jaunes et lors du grand débat qui avait suivi). L’État a donc sorti de son chapeau, en avril 2019, les « maisons France Service », présentées par E. Macron comme la réponse idéale aux besoins de service public dans les territoires abandonnés, notamment ruraux. L’objectif, selon le président de la République :
« Que dans chaque canton, on puisse avoir un lieu où serait regroupé l’accueil pour le public des services de l’État.»
Pour la ministre, l’idée du label MFS est donc d’«élever leur niveau général avec un panier commun de services », en ciblant les quartiers prioritaires et les territoires ruraux. Dans ce panier commun, la présence d’au moins sept opérateurs principaux (dont La Poste, les différentes branches de la Sécurité sociale, la justice, les impôts,.. accessibles en moins de trente minutes pour toute la population.
Mais derrière ces belles vitrines se cachent les nombreuses fermetures qui se poursuivent sur l’ensemble du territoire, fermetures que la CGT condamne !
Dans le LOT, ce sont les bureaux de poste, les gares, les Centres Médico-Sociaux, les maternités, la protection sociale qui reculent, s’éloignent et laissent les usagers sans réponses adaptées !
Les Maisons France Services ne resteront que des vitrines politiques si le personnel n’y est pas pérenne, en nombre suffisant, qualifié, protégé par le statut et réellement formé à chacune des missions !
Un palliatif pour les usagers.
Souvent, ces points de contact sont un ordinateur sur lequel un agent accompagne les usagers, sans analyse des problèmes de celui-ci et surtout sans possibilité ni moyens d’y répondre.
Dans beaucoup d’endroits en France, il s’agit d’un service au rabais qui accompagne la disparition des services publics de proximité et de pleine compétence. Rappelons que La Poste maintient l’objectif de 2 805 bureaux fermés entre 2020 et 2024. 535 suppressions nettes de trésoreries depuis 2013 !
Le projet du gouvernement de dématérialiser toutes les démarches d’ici 2022 nourrit cette liquidation des Services accueillant les publics. Le renvoi des usagers vers des plateformes numériques aggrave l’inégalité de traitement et l’inégalité d’accès des usagers.
« Les plus âgés sont perdus »
13 millions d’habitants éprouvent des difficultés avec le numérique. Or, les MFS sont d’abord un point d’accès virtuel aux services publics. Comment croire, alors, que les MFS sont là pour répondre aux besoins de service public de proximité ?
La transformation de la fonction publique est une destruction de nos Services Publics.
Pour la CGT, Les MFS doivent venir en complément d’une offre existante.
La CGT, pour sa part, réaffirme qu’elle lutte, avec les habitants, pour le maintien, la défense et le renforcement des services publics de pleine compétence : c’est un enjeu pour toute la population, pour la démocratie, car nous sommes tous usagers du service public.