Vers 9 heures, hier, ils entassaient des palettes sur les routes. Des ajusteurs, des caristes, des monteurs, opérateurs, affûteurs, chaudronniers, barraient les entrées et sorties de l’usine Figeac-Aéro, sur la zone de l’Aiguille, pour empêcher les camions de livrer ou d’expédier. Ainsi commençait ce 3e jour de grève, suite à l’impasse dans les négociations annuelles obligatoires sur les salaires. En soirée, une nouvelle rencontre était engagée, un nouvel échec.
«Les barrages, c’est le seul moyen qu’on ait trouvé. Notre P.-D.G. a l’argent, nous, on a le temps. La direction nous dit : levez les barrages on discute, nous, on dit : discutons d’abord», lâchaient ces grévistes rassemblés devant les expéditions de l’usine. L’un d’eux commentait : «C’est vraiment dommage
d’en arriver là. Mais, pour la direction, les négociations sont finies. Nous, on veut être respectés, que notre travail soit reconnu, on a des revendications, on veut en discuter».
Ce qu’ils réclament : 100 € d’augmentation générale pour tous, au lieu des 35 €, un 13e mois correspondant au salaire et non une prime annuelle, une amélioration des conditions de travail.
Hier soir, la directrice des ressources humaines de Figeac Aéro nous précisait : «Nous voulons bien discuter, pour débloquer la situation, mais leurs revendications n’évoluent pas d’un pouce. Ils viennent de renforcer encore leur barrage. Nous ne souhaitons pas que les choses aillent dans cette voie, d’autant que sur le site nous avons plus de 900 salariés qui veulent travailler».
Hier matin, ils étaient 80 sur les trois barrages, selon les délégués CGT de l’entreprise : «Mais le mouvement de grève concerne au total 150 à 180 salariés, assurent-ils, sans compter ceux qui nous soutiennent, mais qui sont à leur poste de travail, par crainte de représailles, par obligations familiales… Nous avons fait circuler une pétition à Figeac Aéro qui compte déjà 250 signatures».
Mais pour Jérémy Gargaros et Nathalie Schocron, délégués CGT : «il est temps de faire intervenir un médiateur».
Sur les barrages, les grévistes montraient leur détermination : «Si l’entreprise a tant réussi, c’est aussi grâce à nous. Dans les ateliers, il y a du personnel compétent et motivé. Mais aujourd’hui, on en a ras le bol, on n’a pas les moyens de travailler correctement, on n’a pas de considération. Ces primes individuelles de 1 à 50 €, ne sont pas attribuées sur le mérite ou les compétences, mais à la tête du client, beaucoup n’auront rien», dénonçaient-ils, en s’apprêtant à maintenir les barrages toute la nuit.