À l’Institut psychiatrique, à Leyme, hier
Face au plan d’économies annoncé sur l’hôpital de l’Institut Camille Miret, les salariés ont manifesté leur colère, hier après-midi, à Leyme. Ils étaient 350 environ à occuper la cour d’honneur, avant de gagner les bureaux de la direction.
C’est un plan social déguisé, lâchaient les syndicats, hier après-midi, devant les quelque 350 personnels de l’Institut Camille Miret, à Leyme. Réunis dans la cour d’honneur, ils entendaient dénoncer le plan d’actions 2015-2018 du centre hospitalier psychiatrique, qui prévoit plusieurs mesures d’économie. Ils étaient une trentaine aussi à Cahors devant le Centre de santé mentale.
«Nous allons perdre 49 postes. L’Unité fermée d’hospitalisation de crise (UFHC) et le service d’urgences psychiatriques sur l’hôpital de Cahors sont menacés. La direction et le conseil d’administration justifient ces choix par des raisons économiques : la diminution de la dotation annuelle de l’État, et la disparition de la ZRR (N.D.L.R. : zone de revitalisation rurale qui permet de bénéficier d’exonérations sociales). On vient d’apprendre aussi que la HAD de Bretenoux-Martel, hospitalisation à domicile gérée par l’Institut, est condamnée, avec 12 licenciements secs».
Notant tour à tour, les compétences des professionnels du centre hospitalier, la qualité des soins de santé mentale, les services pleins, ils s’interrogeaient sur le devenir de la psychiatrie dans le département.
«En fermant l’UFHC, on va basculer ces lits de crise dans d’autres services, mélanger des patients en crise avec des patients dépressifs. Tout cela va à l’encontre de la bonne prise en charge du patient. Nous sommes favorables à un redéploiement géographique des lits de crise sur le Lot, mais pas à la fermeture de l’unité ici. Et perdre 49 postes, cela veut dire plus de travail et du personnel en souffrance», dénonçaient les syndicats CGT et Cfdt, appelant même à la démission de la direction.
«Autrefois, l’Institut a pu réaliser des investissements en locaux et recruter du personnel supplémentaire, grâce aux exonérations relatives en ZRR… Sans prévoir que leur diminution obligerait aujourd’hui à supprimer des postes, sur le dos du petit personnel, qui fait les frais d’erreurs de gestion antérieure», pointaient les syndicalistes.
Quittant la cour d’honneur, les manifestants ont décidé d’aller trouver la direction de Camille Miret qui a reçu une délégation des représentants syndicaux et du personnel de la HAD et du SRR de Bretenoux-Martel.
«Il n’y aura pas de licenciement»
Le directeur général, Jean Ouitis, nous précisait, hier : «Ce plan d’économie de 1,5 million ne concerne que l’hôpital, l’une de nos 18 structures. Il est lié à la baisse de la dotation annuelle de financement, pour la 3e année, et à la perte des exonérations de cotisation Urssaf au titre de la ZRR, qui était un élément vital pour nous. Nous avons mis en place un comité de suivi, associant les représentants du personnel, afin d’échanger et de faire évoluer ce plan triennal. Il prévoit des départs en retraite non remplacés, au cas par cas, le non-recours systématique à des CDD, et le redéploiement des lits de soins sans consentement sur l’unité d’hospitalisation. Il n’y aura pas de licenciement».